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›› Technologies - Energie

Les circuits occultes de la fuite des microprocesseurs américains vers la Russie

ANNEXE

La vision de Xi Jinping de devenir un leader mondial des hautes technologies se heurte à de nombreux obstacles. Parmi eux, l’embargo américain qui handicape l’innovation, l’ampleur des financements percuté par le recul de la croissance et le recrutement d’experts. Pour autant, les Américains qui connaissent la résilience et la détermination chinoises et sa domination sans partage du secteur des terres rares savent que la concurrence chinoise doit être prise au sérieux.


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Au milieu de controverses budgétaires internes surgies en janvier 2023 qui contestaient l’engagement massif du président Xi Jinping de décembre 2022 de 1000 milliards de Yuans d’investissements (143 milliards de $) pour rattraper le retard des microprocesseurs chinois, la situation est marquée par trois réalités :

1) Les « puces  » chinoises ne sont pas encore au niveau de finesse des meilleurs fabricants américains et du Taïwanais TSMC qui opère sous licence américaine ; et 2) L’embargo américain du 7 octobre 2022 a porté un sérieux coup au secteur et à ses capacités d’innovation ; 3) En dépit des difficultés et des contraintes budgétaires, la résilience de Pékin ne faiblit pas.

Au moment où le Shanghaïen SMIC commercialise des puces dont la finesse n’atteint que 7 nanomètres, un ingénieur chinois du secteur, tournant le dos à la propagande technologique du régime, assimilait l’effet des sanctions américaines de l’automne 2022, sur les capacités chinoises d’innovation à « l’extinction d’un phare ».

Le retard est spectaculaire. En 2023, le Taïwanais TSMC met sur le marché une puce de 3 nanomètres (N3E) et son modèle de 2 nm est envisagé pour une production de masse en 2025. En même temps, il évoque un modèle de 1 nm.

Compte-tenu de la masse des sommes en jeu pour gagner un nanomètre de finesse, la compétition est aussi financière. Au début de 2023, l’enjeu s’est invité dans le débat interne chinois, obligeant Xi Jinping à marquer une pause dans l’élan de rattrapage.

Obstacles, résilience et avantages des ressources.

Répartition des exportations chinoises de carbure de silicium 碳化硅, Tian Hua Gui, 美国 États-Unis, 荷 Hollande, 日本 Japon, 韩 Corée, 墨西哥 Mexique, 印度 Inde et 其他 Divers.


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Depuis le milieu des années 2000, en Chine la prise de conscience du retard et dans une moindre mesure les financements, sont au rendez-vous. Au même moment l’Américain INTEL alarmé par les dangers du pillage technologique, calculait les avantages/risques de l’élargissement de son empreinte en Chine (lire : L’impitoyable guerre des microprocesseurs. (Suite)).

Au début des années 2000, l’Américain avait sauté le pas en ouvrant une première usine d’assemblage et de tests à Chengdu au Sichuan. Se pliant aux exigences des « royalties  » chinoises, il s’est développé au milieu des premiers raidissements de la guerre des « puces ». Lire : Compétitions, libre marché, transferts de technologies et sécurité nationale. La psychose sino-américaine des microprocesseurs. Une autre usine INTEL a été ouverte en 2020 à Chengdu, au milieu des critiques de l’administration Biden.

En dépit des obstacles, l’élan de rattrapage qui s’accompagne du recrutement d’experts étrangers et taïwanais n’a pas faibli, au moins jusqu’à la pandémie.

Un premier coup d’arrêt qui contrebalança l’attrait des primes offertes par Pékin, furent les sévères conditions de confinement de l’épidémie. Elles initièrent un mouvement de retour des Taïwanais chez eux. Le deuxième fut l’embargo de Washington qui interdit aux ingénieurs taïwanais ayant la nationalité américaine de travailler en Chine.

Face à ces déboires, l’épisode de la pandémie à Wuhan où l’activité de QINGHUA UNIGROUP fut maintenue, est un bon exemple des priorités et de la résilience chinoise. Lire Les efforts « techno-nationalistes » de Pékin et L’impitoyable guerre des microprocesseurs. (Suite).

Une difficulté qui recoupe celle du secteur de l’Intelligence Artificielle est le recrutement des talents dont la ressource globale est limitée et chère : L’Intelligence artificielle, nouvel enjeu de la compétition Chine – Etats-Unis.

Au-delà l’endurance et de la longueur de temps, les autres atouts de la Chine sont ses ressources en terres rares. Parmi elles le carbure de silicium très cher, qui augmente les performances des microprocesseurs grâce à une moindre dissipation de chaleur et de meilleures performances réactives (ou temps de commutation).

Selon le Centre International du Commerce (ITC), la Chine est de loin le premier exportateur de carbure de silicium avec 375 000 tonnes par an, devant les Pays Bas (82 000 tonnes), la Russie (48 000 tonnes), le Brésil (42 000 tonnes) et le Vietnam (35 000 tonnes). Les exportations sont destinées à 31% aux États-Unis, à 19% au Japon, 12% à la Corée du sud, 10% au Pays Bas et 5% à l’Inde.


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