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Pékin, Moscou, New-Delhi : Grandes querelles et rapprochements. Le poids de l’Amérique

Le 9 mai, le président chinois et son épouse participent à Moscou au dépôt de gerbes en mémoire des tués russes de la guerre contre l’Allemagne nazie. Aucun chef d’État occidental n’était présent. voir la vidéo de CCTV en Français. Photo Xinhua.

Récemment le n°1 chinois a visité ses deux grands voisins du nord et du sud avec lesquels la Chine a toujours nourri des relations compliquées, y compris jusqu’à entrer en conflit armé avec eux, en 1962 avec l’Inde suivi de répliques en 1967 en 1987 et en 1969 avec l’ancienne URSS. Depuis, les relations se sont apaisées à partir de 1988, avec New-Delhi année de la visite en Chine de Rajiv Ghandi et l’année suivante avec Moscou au moment même où Gorbatchev perdait le contrôle des Républiques Baltes et du Caucase.

Aujourd’hui Pékin, Moscou et New-Delhi se retrouvent avec l’Afrique du Sud et le Brésil au sein des BRICS dont en 2014 le PIB cumulé, essentiellement grâce au poids de la Chine qui en représente 80%, est comparable à celui des 28 pays de l’UE.

Non pas que les trajectoires des relations entre la Chine, l’Inde et la Russie aient été complètement symétriques. L’Inde et la Chine sont restées engluées dans une lourde controverse de frontières dont les tensions ont même induit un recul des relations commerciales sur fond de rivalités stratégiques, de fortes différences culturelles et un arrière plan métaphysique très dissemblable.

Moscou et Pékin, la longue marche anti-américaine.

Moscou et Pékin en revanche, après une longue course parfois hésitante, ont ces dernières années affiché une connivence stratégique clairement articulée autour de l’opposition à Washington, avec en 2014 un raidissement militaire symboliquement exprimé par l’organisation conjointe à Moscou en mai et envisagée en septembre à Pékin, de parades militaires pour commémorer la victoire contre l’Allemagne nazie et le Japon.

A cet égard, 2014 et 2015 apparaissent pour la Russie et la Chine comme le point d’aboutissement d’une trajectoire anti-américaine commencée à la fin des années 90 quand Moscou et Pékin éprouvèrent des inquiétudes similaires à leurs portes en Europe de l’Est et en Asie Centrale face au prosélytisme démocratique de l’OTAN qui mettait en œuvre la vision exprimée dans la « Defense Planning Guidance for 1994 – 1999 » de Paul Wolfowitz, alors sous-secrétaire d’État à la défense.

On pouvait y lire que le premier objectif des Etats-Unis était d’empêcher la réémergence d’une nouveau rival stratégique sur le territoire de l’ancienne URSS ou ailleurs. En fond de tableau, il y avait aussi la volonté du Pentagone de contrôler les gisements d’hydrocarbures du Golfe Persique et les territoires asiatiques adjacents. La stratégie était résumée par « Roll back Russia and contain China », déjà exprimée par la doctrine Carter en 1980.

Une proximité stratégique aux allures de guerre froide…

Depuis, Moscou et Pékin se sont retrouvés alliés aux côtés de l’Iran (deuxièmes réserves de pétrole de la planète) pour freiner chaque fois que possible la mise en œuvre de sanctions contre Téhéran ; en Asie Centrale avec la création de l’Organisation de Coopération de Shanghai et, depuis 2005, à l’occasion de manœuvres militaires communes en Chine, en Asie Centrale et en Mer Jaune organisées en riposte aux exercices militaires des alliés l’Amérique dans le Pacifique occidental et en Europe.

A ces connivences stratégiques qui comportent aussi l’opposition de Moscou et Pékin au déploiement de systèmes anti-balistiques en Asie du Nord-est et en Europe, s’est ajoutée en mai 2014 la signature par la Chine et la Russie d’un immense contrat de gaz d’abord conclu à l’avantage financier de Pékin, à 350 $ le m3, tandis que Moscou procédait à l’annexion de la Crimée et exerçait une pression militaire directe sur l’Est de l’Ukraine.


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