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Nouveau Bureau Politique. Après l’échec « d’un pays deux systèmes » à Hong-Kong, quelle nouvelle stratégie de réunification ?

Le risque de guerre s’est éloigné. Mais les tensions restent vives.

Selon une source interne, les dispositions pour une nouvelle stratégie de Pékin dans le Détroit éloignent pour l’instant la perspective d’une attaque imminente de l’Île. La nouvelle priorité est de réfléchir à une stratégie qui, tournant le dos aux « Deux systèmes » de Deng Xiaoping, porterait la marque de Xi Jinping. Imaginée comme un « test », elle exercerait des pressions sur l’Île. Puis, mesurant les progrès accomplis, déciderait ou non d’une action militaire.

Pour l’heure, alors que la nouvelle stratégie taïwanaise de Pékin est encore dans les limbes, l’appareil semble avoir pris acte que l’agressivité pourrait favoriser le maintien au pouvoir dans l’Île de la mouvance de rupture lors des présidentielles de 2014.

Le réajustement a lieu alors qu’après quatre années de rupture des visites en Chine par la diplomatie américaine, Antony Blinken le Secrétaire d’État aux Affaires étrangères prépare un voyage à Pékin les 5 et 6 février prochains. En même temps, portant à nouveau un sérieux risque d’échauffement, à Washington, Kevin McCarthy, le nouveau président de la Chambre des représentants depuis janvier, envisage lui aussi de se rendre à Taïwan.

Le 30 janvier, la porte-parole du Waijiaobu Mao Ning a répété que Pékin « s’opposait à toute relation à caractère officiel entre Taipei et Washington » et exhorté les hommes politiques américains « à se conformer sincèrement au principe d’une seule Chine ».

La question taïwanaise n’est pas le seul contentieux que la mouvance du Républicain McCarthy envisage d’enflammer en même temps que, l’œil sur la menace chinoise, il milite activement pour le renforcement des capacités militaires du pays.

Sous sa coupe, les premières actions de la nouvelle commission bipartisane de coordination de la politique chinoise de Washington dont le principe a été voté le 10 janvier à une écrasante majorité de 365 contre 65 voix (toutes démocrates), seront le « criblage  » des investissements chinois, le rétablissement d’une chaîne logistique nationale des produits de haute technologie, la fin des dépendances à la Chine et la dénonciation des captations illégales de technologies. Lire notre article sur la guerre des semi-conducteurs : « Micro-puces » et droit de propriété. La violente riposte américaine contre la Chine et ses contrefeux.

A cet effet, ses intentions, dit MacCarthy, sont « d’examiner toutes les industries que la Chine a tenté de contrôler en s’appropriant nos technologie  » et « de mettre à jour les cyber attaques du Parti communiste  ».

Autant dire que la visite d’Antony Blinken à Pékin les 5 et 6 février qui, selon les deux parties devrait tenter de préserver l’esprit de dialogue de la rencontre entre Joe Biden et Xi Jinping à Bali le 14 novembre dernier, s’annonce sous de auspices tendus après la crise générée par la visite à Taïwan de Nancy Pelosi au premiers jours d’août. Lire notre article : La 4e crise de Taïwan. Quels risques d’escalade ?.

Pour l’instant, alors que les controverses commerciales sino-américaines de l’ère Trump se sont dilatées en une rivalité stratégique globale menaçant de dérailler dans le Détroit de Taïwan, Blinken a réduit les ambitions de sa visite au minimum vital « établir des garde-fous pour contrôler les tensions bilatérales et, si possible, relancer le dialogue sur le climat. ».

Les premières passes d’armes ont déjà commencé. Alors qu’à Pékin on se crispe déjà à la perspective de la visite à Taïwan du nouveau président de la Chambre des Représentants, et que l’exécutif américain a, le 24 janvier, sans donner de détails, dénoncé les entreprises publiques chinoises qui assistent économiquement et militairement la Russie, Pékin a riposté en accusant Washington d’être à l’origine de la guerre et de l’entretenir en fournissant des armes à l’Ukraine.

Ce n’est pas tout. En amont de la visite d’Antony Blinken, le Parti a vivement réagi à un échange téléphonique entre la présidente Tsai Ing-wen et le nouveau président Tchèque, le général Petr Pavel, ancien chef du Comité Militaire de l’OTAN, élu le 28 janvier, que la présidente avait d’abord appelé pour le féliciter.

La racine de l’incident qui révèle aussi des controverses internes à Prague à propos des relations avec la Chine, plonge dans la visite à Taïwan en septembre 2020 du Président du sénat tchèque Milos Vystrcil. Lire notre article : Le sénat tchèque à Taïwan. Pékin perd son calme. Le fossé se creuse entre l’Île et les Chinois.

Le fait que le nouveau Président tchèque soit un ancien haut responsable de l’Alliance atlantique qui, lors du sommet de Madrid en juin 2022, avait dénoncé les menées de la Chine pour « défier les intérêts de l’Occident et affaiblir l’ordre du monde », a probablement contribué à augmenter la colère de Pékin.


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