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La station spatiale Tian Gong accueille trois spationautes chinois. Dans l’espace, comme sur terre, l’humanité avance en ordre dispersé

Pour la première fois de son histoire spatiale, la Chine a réussi à déposer trois astronautes dans sa propre station développée à l’écart de la station spatiale internationale dont les Américains l’ont exclue. Leurs évolutions en apesanteur à l’intérieur du module, diffusées en pleine nuit par CCTV, ponctuées par un salut militaire à la patrie témoignent de l’importance que l’appareil a accordée à l’événement à quelques jours du centenaire de la création de Parti.


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Le 17 juin dernier, trois astronautes chinois ont débuté une mission de trois mois sur la station spatiale chinoise indépendante de la version internationale dont Pékin a été exclu.

Au milieu d’une sévère controverse internationale où le G7 et l’OTAN ont âprement ciblé la Chine qui se crispe, Pékin, imperturbable, poursuit son programme spatial à quatre volets :

1) Système Beidou de positionnement par satellites concurrent du GPS américain : Le système de navigation Beidou 3 est opérationnel

2) Exploration de la lune : Exploration de la face cachée de la lune et La sonde Chang’e 5 s’est posée sur la lune

3) Exploration lointaine : Compétition spatiale autour de la « planète rouge » et Le « Dieu du feu » chinois s’est posé sur Mars

4) Station spatiale indépendante : La station 天宫 Tiangong entre dans sa phase finale

Progrès significatifs de l’exploration spatiale chinoise.

La photo, parue dans le « Global Times » en décembre 2019 illustrait un article décrivant le programme spatial chinois dont le Parti est d’autant plus fier qu’il est conduit à l’écart des États-Unis. Dans sa planification 2030 – 2045, le programme prévoit même l’exploration de planètes « habitables » hors du système solaire. « Un pas de plus dans l’exploration du vaste univers ».


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Six heures après son décollage de la base de Jiuquan à bord du vaisseau Shenzhou-12 embarqué à bord d’une fusée Longue Marche-2F Y12, l’équipage composé du chef de mission, le général Nie Haisheng, 56 ans et de ses deux équipiers Liu Boming, 54 ans et Tang Hongbo, 45 ans – dont c’était la première mission -, tous trois pilotes de chasse, étaient vus à la télévision chinoise, flottant dans le module central de la stationTianhe-1 天和.

« Pour la première fois, des astronautes chinois ont pris pied sur leur propre station » a commenté le présentateur, une réussite remarquable à peine deux semaines avant la célébration du 100e anniversaire du parti et seulement 18 ans après les toutes premières missions d’astronautes chinois en 2003. Les trois pilotes de chasse actuellement à bord de la station portent à 14 le nombre total de spationautes chinois, dont deux femmes.

Outre les tâches de maintenance, la mission de l’actuel équipage est d’abord de préparer la station à l’arrimage des deux modules de laboratoire prévu 2022.

A mesure que la Chine accumule les expériences spatiales, ses progrès dans les séquences du vol vers la station dont la durée a été réduite à moins de dix heures, sont spectaculaires. Les largages des moteurs d’appoint et du bouclier thermique sont désormais une routine, de même que le déploiement des panneaux solaires avant l’arrimage. Parlant à CCTV, Gao Xu, responsable adjoint de la mission évoqua également les progrès accomplis dans l’automatisation contrôlée depuis la terre.

La mission est la troisième des onze prévues d’ici 2022 pour achever l’arrimage des différents modules de la station chinoise. La prochaine aura lieu à l’automne.

En même temps, les spéculations sur l’avenir de l’aventure humaine dans l’espace se poursuivent dans une atmosphère de défiance donnant l’image de rivalités nationales incapables de se coordonner.

L’avenir éclaté des humains dans l’espace.

Dans un intéressant article du 14 décembre 2020 publié dans « Areion news », Alain Dupas, physicien, consultant international sur les stratégies aérospatiales et co-auteur du « Destin cosmique de l’humanité » (Odile Jacob, 2020), faisait le point des compétitions spatiales en cours. On y lit ceci :
« Considérer une « course à la Lune » entre les États-Unis et la Chine comme le grand enjeu spatial des années 2020 est beaucoup trop réducteur, même si les deux pays conduisent effectivement des projets d’envoi d’astronautes sur la Lune à l’horizon 2030 (officiellement 2024 pour le programme Artemis de la NASA, mais cet objectif ne sera pas tenu, et le retour des Américains sur la Lune aura plutôt lieu vers 2028, avec des partenaires internationaux). » (..)
« Dans ce nouveau paysage, riche et complexe, des activités spatiales, les États-Unis occupent une position fortement dominante, que traduit bien l’évaluation des budgets spatiaux publics globaux. »
De fait l’examen des budgets consacrés à l’espace confirme le net avantage américain avec (chiffres 2019) 21,5 Milliards de $ suivi de la Chine (11 Milliards de $) puis par l’UE (7,8 Mds de $).


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Alors que l’avenir de la station spatiale internationale n’est pas assuré, tandis que certains spéculent que la Chinoise restera seule en lice, l’exploration spatiale reflète les tensions géostratégiques en cours. Pékin a accéléré sa coopération avec Moscou et une série d’autres pays intéressés par des séjours de leurs astronautes à bord de la station chinoise.

En même temps, la Chine et la Russie dévoilent leur intention de coopérer pour installer une base commune sur la lune d’ici 2036.

L’intention entrerait en compétition avec le programme ARTEMIS patronné par la NASA.

Vaste entreprise de coopération internationale comprenant la mise au point d’un lanceur lourd (Space Launch System SLS), d’un nouveau vaisseau spatial baptisé Orion, d’un module lunaire et de nouvelles techniques d’exploration robotique, le projet comporte l’étape intermédiaire de la mise en orbite autour de la lune d’une station spatiale servant de base logistique à l’opération. (« Lunar Orbital Platform-Gateway. LOP-G »).

Enfin, en dépit des inquiétudes concernant les risques de dépassement budgétaire, ayant conduit à sous-traiter une partie du programme à des sociétés privées, le programme ARTEMIS envisage aussi l’exploration systématique de la planète Mars.


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