›› Chronique
Alors que l’influence chinoise en Afghanistan s’alourdit avec l’aide d’Islamabad, dont les relations avec Washington se sont tendues après le raid d’élimination de Ben Laden, la visite à Pékin du Premier Ministre pakistanais, du 17 au 20 mai derniers, prend une signification particulière.
Présentée par nombre d’analyses comme un resserrement des liens entre les deux pays, la visite a aussi mis en évidence la prudence chinoise sur un théâtre compliqué, traversé par des tensions islamistes radicales, dont Pékin se méfie autant que Washington.
Il est au demeurant intéressant de noter qu’au moment où le Premier Ministre Pakistanais séjournait dans la capitale chinoise, le Chef d’Etat-major de l’APL, le général Chen Bingde, se trouvait pour une semaine en visite aux Etats-Unis, à la tête d’une délégation de hauts responsables militaires de la Commission Militaire Centrale.
Dans la capitale chinoise, les points d’orgue médiatiques de la visite du PM pakistanais, le plus souvent interprétée comme un jalon du renforcement des liens sino-pakistanais, auront été sans conteste les deux nouvelles de la « cession » par Pékin au Pakistan de 50 chasseurs JF17 et de la possible reprise par une société chinoise de la gestion du port de Gwadar, après la rupture prochaine du contrat avec le port de Singapour. Mais l’examen du dessous des cartes de ces deux informations, met à jour une réalité moins univoque.