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Sérieuses discordes dans le triangle Chine – Inde – Vietnam

Photo : Le premier ministre vietnamien Nguyen Tan Dung arrive à New-Delhi le 27 octobre, pendant le passage à Hanoi de l’envoyé chinois, Yang Jiechi

New-Delhi et Hanoi coopèrent sur la défense…

Parmi les sujets de conversation de ces deux échanges croisés au sommet entre Hanoi et New-Delhi qui traitèrent du rapprochement culturel et des relations commerciales, deux questions de première importance émergent aux effets provocants pour la direction chinoise : 1) la vente d’équipements militaires à Hanoi et le développement des relations de défense ; 2) l’exploration pétrolière dans les zones contestées de la mer de Chine du sud.

A New-Delhi, les deux premiers ministres appelèrent à la mise en œuvre rapide des promesses faite par le président indien à Hanoi : l’ouverture d’un dialogue bilatéral de défense avec escales croisées de navires de guerre et un prêt de 100 millions de $ pour l’achat par le Vietnam d’équipements de défense.

Avec cette ouverture les militaires vietnamiens seront en terrain connu puisque leurs équipements sont, comme ceux de l’Inde, en partie achetés à la Russie. Pour les contrats les plus récents citons l’acquisition en 2009 par Hanoi de 6 sous-marins Kilo au prix de 2 Mds de $ et de 12 chasseurs SU-30 MKK payés 600 Millions de $. A quoi s’ajoutent 4 frégates de type « Gepard », commandées en 2006 et 2010, équipées chacune de 4 tubes lance torpilles anti-sous-marines et de 8 missiles anti-navires SS-N-25.

…et la recherche pétrolière en mer de Chine du sud.

Autre chiffon rouge agité par Hanoi et New-Delhi sous le nez de Pékin : négligeant les mises en garde chinoises, le Vietnam et l’Inde ont décidé d’approfondir leur coopération pour l’exploration pétrolière off-shore, envisagée en 2011 au grand dam de Pékin et réactivée à l’automne 2013, quand le groupe indien ONGC Videsh Ltd (OVL) et le Vietnamien Petro Vietnam signèrent un protocole d’accord.

Ce dernier qui mettait à disposition de la compagnie indienne une zone d’exploration dans les eaux au large du Vietnam également revendiquées par la Chine, pourrait, dans les mois qui viennent, être à l’origine d’une aggravation des tensions entre Pékin, New-Delhi et Hanoi.

Parallèlement à cette intention qui télescope de plein fouet les stratégies chinoises de grignotage, New-Delhi et Hanoi se sont retrouvés pour une déclaration commune qui paraissait calquée – c’est un irritant supplémentaire pour Pékin - sur celles de Washington où la Maison Blanche met sans cesse en avant « la liberté de navigation », la nécessité « d’éviter les menaces et l’usage de la force », dans l’esprit de « la déclaration sur code de conduite » signée par l’ASEAN à Phnom-Penh en 2002.

La dangereuse militarisation des frontières himalayennes.

Il est aujourd’hui clair que les crispations entre l’Inde et la Chine, vieilles d’un demi-siècle sont en train de s’aggraver parallèlement aux effervescences entre Pékin et le Vietnam dont New-Delhi a décidé de tirer avantage. Aux perspectives de tensions en mer de Chine du sud, attisées par les projets pétroliers conjoints entre New-Delhi et Hanoi au large du Vietnam, s’ajoute le durcissement des positions indiennes aux frontières sud de la Chine.

Le 30 octobre, le ministre de la défense chinois Chang Wanquan exprimait en effet sa préoccupation à propos des intentions indiennes de construire 54 postes militaires le long de leur frontières commune contestée, à quoi s’ajouteront des nouveaux tronçons de routes dans l’Arunachal Pradesh que la Chine considère comme le sud Tibet.

Le développement par l’Inde des infrastructures à usage militaire aux frontières sud de la Chine constituent un début de réponse de New-Delhi à la militarisation du Tibet où l’APL a déployé au moins 9 bases de missiles nucléaires, 17 stations radar, et 14 bases aériennes, dont les capacités d’accueil sont en cours d’extension pour des chasseurs à long rayon d’action. Pékin a aussi développé un réseau routier très dense permettant la bascule rapide d’unités militaires d’est en ouest, le long des zones contestées de l’Aksaï Chin et de l’Arunachal Pradesh.


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Par arborigene Le 3/11/2014 à 10h47

Sérieuses discordes dans le triangle Chine – Inde – Vietnam.

la 3ere guerre mondiale ne serait ss doute plus trs loin ... avec des effets incommensurables :

ce ne sera pas une guerre entre qq pays mais entre blocs :
 US-EU /Russie,
 Chine /Inde Japon VN,
 Palestine Iran Syrie / Israel,

et en toile de fond, une guerre de religion : ISIS / Christianisme

sauve qui peut ... lorsqu’il est encore temps ... ?

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