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Pékin ce n’est pas de la tarte

AVERTISSEMENT

Lorsqu’un roman met en scène un petit village de l’Ardèche, c’est fatal : l’épicier pense que l’on parle de lui quand quelqu’un s’en va faire ses courses, et le garagiste s’imagine que c’est bien lui qui est mis en scène si la voiture du héros tombe en panne... Je ne vous parle pas du Maire et du Curé qui regrettent de ne pas avoir un rôle plus important...

La communauté française de Chine est pareille à un petit village. Alors tant pis pour ceux qui voudront contre vents et marées se reconnaître dans les lignes qui vont suivre ! Je suis désolé pour eux, mais toute l’histoire qui va suivre est fictive. Aucun des dialogues qui la parsèment ni aucune des actions qui en constituent la trame, ne sont le fait de personnes occupant ou ayant occupé des fonctions similaires à celles jouées par les personnages de ce roman.

Qu’on se le dise et qu’on se le répète.

En guise de prologue...

Vous allez me dire que mon prologue n’a rien à voir avec les événements qui vont suivre et qui ont émaillé mon dernier séjour en Chine. J’en conviens, mais comment vous planter le décor et vous décrire en quelques mots l’ambiance d’une Chine qui brûle de tous ses feux, faite de bruit, de cris, d’égoïsme, de fureur, de néons criards, de millions que l’on se jette à la face, de misère, de clinquant et d’espoirs...

Je vais donc vous faire le coup du film de vacances que l’on regarde avec un intérêt plus ou moins feint pour ne pas vexer ses hôtes ; Je ne vous ai rapporté qu’une courte séquence, une mince tranche d’une vie de ce pays qui en regorge au point de ne plus pouvoir savoir quoi dire lorsque quelque impudent vous demande comment s’est passé votre séjour... Parce que la Chine refuse de se laisser raconter ; Elle préfère vous noyer sous un flot d’impressions qui vous saturent.

J’aurai pu vous ramener un film sur le Temple du Ciel mais il était en réfection, emmitouflé sous plusieurs couches d’échafaudages... Ou une autre vue de la colline du Charbon ; Pas de chance, elle aussi était sous les échafaudages... Faut vous dire qu’ils sont en train de nous restaurer Pékin en vue des prochains jeux olympiques... Et puis les sites touristiques sont tellement filmés qu’on arrive presque à se demander si on les a pas déjà vu lorsqu’on arrive devant...

Vous n’aurez donc droit qu’à une scène de rue... On était en planque, dans un des hutongs du quartier de Sanlitun. Ça s’est passé à quelques mètres de nous... Mimille était à côté de moi. Mimille est un collègue qui ne connaît la Chine qu’à moitié : Les femmes. Ne riez pas ! Sur cette moitié là, il est incollable ou toujours collé... Cela dépend du point de vue qu’on prend...

Une fois ce décor planté et si vous en voulez encore, je vous raconterai les diverses péripéties qui ont épicé mon dernier passage dans l’Empire du Milieu... Mais cela sera une autre histoire...

On les a vus arriver de loin ; Arc-bouté sur son guidon, tous les muscles saillants, l’homme poussait de tout son poids sur les pédales de son triporteur. Il n’avait plus d’âge. Les années, les intempéries, les coups du sort lui avaient buriné les traits d’une patine de misère où les rides ne comptaient pas les années mais la peine, la sueur et les humiliations. Il était vêtu d’un short de toile trop large pour son corps émacié et chaussé de sandales usées en semelle de corde. Il transpirait abondamment, faufilant son tricycle au milieu de la circulation dense et bruyante de la ruelle et des coups de klaxons rageurs. Son torse nu était strié de fines rigoles de sueur luisante qui venaient renforcer ses muscles maigres et saillants. Il semblait sortir tout droit de ces anciennes fumeries d’opium hantées de spectres hagards.

« Putaing ! Il est mal barré, celui-là ! » A seulement marmonné Mimille quand il est passé à ras de notre camionnette...


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Par ErLangShen Le 6/10/2006 à 18h46

> Pékin ce n’est pas de la tarte

Il y a des moments comme çà où on ne voudrait pas que çà s’arrête, surtout en pleine courante...
Peut-on savoir si l’auteur de ces lignes inénarrables est aujourd’hui (DuanWu 2006) dans ce beau pays ?

Site indiqué : http://www.questionchine.net/articl...

Par Lé Hèm Le 14/01/2007 à 14h12

> Pékin ce n’est pas de la tarte

Bonjour Monsieur Gedoie,

Si vous avez besoin d’un outil de recherche avancée *, technologie 1980, en complément de votre téléphone j’en tiens un à votre disposition ...
Je viens de me plonger dans la lecture de votre dernier roman.

Plus que l’intrigue policière, c’est les tranches de vie, les moments de vie qui m’interessent (cf « le vendeur de sang »). Aujourd’hui, je suis attirée par les « impressions de chine », vos regards sur la chine.

Merci de satisfaire ma curiosité :
le cerf à queue de vache ...est-ce une réalité encore de nos jours ?

Bref, j’arrête là...pour poursuivre ma lecture... car j’ai envie de poursuivre.

* je viens de retrouver le nom : « minitel »
.........disponible à STRASBOURG

Par Anonyme Le 9/02/2007 à 10h52

> Pékin ce n’est pas de la tarte

trés bien super je suis entousiasmer par votre solution de défense des hipopotames en vois de reproduction selon le théoreme du pandatisme mais je sais que cela n’aurais pas pu se passé ds une ville comme naintré

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