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Le 16 juillet la bourse de Shanghai a enregistré sa plus spectaculaire introduction depuis le début de l’année, avec une levée de fonds de 46,3 Mds de Yuan (6,6 Mds de $) pour le 1er producteur chinois de micro-processeurs Semiconductor Manufacturing International Corporation (SMIC).
Déjà cotée à la bourse de Hong Kong où sa valeur a triplé depuis mars, l’action de SMIC s’est envolée à +245 % lors de l’introduction à Shanghai.
Il y a lieu de s’interroger sur ces effervescences boursières peut-être liées à une intervention de l’État chinois, alors qu’en 2019 les ventes de SMIC avaient baissé de 7% après l’embargo américain interdisant aux fournisseurs de Huawei d’acheter des composants électroniques américains, sur qui repose toujours en grande partie la production de SMIC.
Aujourd’hui l’industrie des microprocesseurs reste dominée par le Taïwanais TSMC et il est improbable que SMIC parvienne à rattraper son retard dans un futur proche.
Selon nos sources, l’intention de SMIC fortement appuyée par les pouvoirs publics, serait de consacrer au moins 40% des fonds levés à produire des « puces » de 7 à 14 nanomètres (1 nm = 10-9m) qui pourraient intéresser Huawei.
Toutefois, selon les experts, pour l’heure, le groupe de Shanghai ne serait pas en mesure de fabriquer des microprocesseurs de 7 nm sans l’aide de la technologie américaine.
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La situation est à suivre. Les sanctions et l’embargo américains sont en effet un puissant adjuvant à l’accélération des progrès de l’industrie chinoise des « puces ».
SMIC dont le 2e investisseur est un fond public d’investissement dans l’industrie des microprocesseurs, est pour l’heure la meilleure chance chinoise de rattrapage. Compte tenu de l’importance de l’enjeu, les finances publiques chinoises ne mesureront pas leur appui au groupe.
Pour l’instant cependant, la marge technologique du Taïwanais TSMC reste confortable.
Lire : Les efforts « techno-nationalistes » de Pékin.