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Échanges acerbes au « Dialogue de Shangri-La »

Au-delà des postures, quelques marges d’apaisement.

Sous la surface cependant, nombre d’indices déjà évoqués par de précédentes notes de QC, suggèrent que Washington et Pékin tentent un apaisement de la relation qui pourrait préparer une rencontre au sommet entre Xi Jinping et Joe Biden.

Même Wei Fenghe, a, au milieu de sa rhétorique enflammée, envoyé un signal d’apaisement possible. « Ce serait une erreur historique et stratégique d’insister pour considérer la Chine comme une menace et un ennemi ». (…) « Si Washington pouvait traiter Pékin avec respect, il y aurait une marge pour que les deux nations prospèrent. »

Mais la route est longue tant il est vrai que les déclarations de Joe Biden promettant d’engager les États-Unis dans la défense directe de Taïwan en cas d’agression ont heurté la Direction chinoise plus habituée aux ambiguïtés de Washington sur le sujet. Mais les bonnes volontés existent, même si pour l’instant elles sont plus clairement du côté chinois.

On se souvient que, le 24 mai dernier, Xi Jinping, faisant un retour en arrière sur ses expériences de jeunesse dans l’Iowa où il était retourné en 2012 après sa désignation à la tête du Parti, avait fait publier par Xinhua une lettre à Sarah Lande, vieille amie de la Chine qu’il avait connue lors de son séjour 1985. Exprimant une convivialité amicale à l’égard de l’Amérique, le texte était le premier changement de ton public de l’appareil depuis 2016.

On y lisait que « les peuples chinois et américain étaient tous deux de grands peuples ; Que « leur amitié n’était pas seulement un atout précieux, mais aussi une base importante pour le développement des relations bilatérales. » La lettre ajoutait que les Chinois étaient prêts à se joindre aux Américains pour renforcer les échanges amicaux, faire avancer la coopération mutuellement bénéfique et promouvoir conjointement le bien-être des deux peuples. »

L’épisode de la lettre de Xinhua faisait suite aux initiatives conjointes ayant célébré le 50e anniversaire de la visite en Chine de Richard Nixon, dont la plus remarquable eut lieu le 25 février dernier à la bibliothèque-musée Richard Nixon à Washington en présence de l’Ambassadeur de Chine, Qin Gang.

La dynamique ne faiblit pas. Le 13 juin, Yang Jiechi et Jack Sullivan se sont rencontrés durant plus de quatre heures à Luxembourg pour une réunion qui n’avait pas été annoncée. Les deux parties conscientes de leurs sévères divergences ont cependant conjointement exprimé la nécessité de maintenir ouverts les canaux de contact, en vue d’une prochaine rencontre directe entre les deux Présidents.

La réunion faisait suite au discours de politique générale sur les relations avec la Chine, du Secrétaire d’État Antony Blinken, prononcé le 26 mai dernier à l’Université Georges Washington.

A cette occasion, il avait longuement clarifié la position de Washington.
D’abord en identifiant que la Chine était la seule puissance ayant l’intention de remodeler l’ordre international existant qui s’était, en même temps, donné la puissance économique, diplomatique, militaire et technologique pour le faire.

A cet égard, il a énuméré un nombre important de points de friction depuis les ambitions impériales de Pékin en Asie articulées aux violations du droit international et les harcèlements de Taïwan, jusqu’à la proximité chinoise avec Moscou, en passant par la mise au pas de Hong Kong, le harcèlement des minorités au Tibet comme au Xinjiang, la censure et la fermeture de certains secteurs du marché chinois.

Pourtant, il a insisté que Washington qui construisait ses alliances avec des pays amis (en Indopacifique, dans l’ASEAN et avec l’AUKUS), ne cherchait ni le conflit, ni une nouvelle guerre froide, encore moins à freiner l’ascension de la Chine vers un statut de puissance majeure. L’objectif visait au contraire, par le maintien de canaux diplomatiques actifs, à trouver des points d’accord dans les secteurs où une coopération serait possible.

Enfin, après avoir rappelé que les divergences étaient d’abord au niveau des gouvernements, il a exprimé un point de vue identique à celui du Président Xi Jinping.

« Le peuple américain a un grand respect pour le peuple chinois. Nous admirons ses réalisations, son histoire, sa culture. Tout en appréciant profondément les liens de famille et d’amitié qui nous unissent, nous souhaitons sincèrement que nos gouvernements travaillent ensemble sur des questions qui comptent pour la vie des Chinois et celle des Américains. ».


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