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Le 6 janvier dernier Caixin passait en revue les 5 fusions et opérations les plus importantes dans le secteur des hautes technologies en 2016.
Avril : Banque en ligne.

En novembre dernier Jack Ma annonçait que la filiale financière d’ALIBABA serait introduite en bourse en 2017.
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La filiale de services financiers d’Alibaba, ANT Financing, première banque privée chinoise est, depuis 3 ans, saisie d’une boulimie de croissance, bénéficiant d’importants apports de capitaux. Sa capitalisation à 4,5 Mds de $ a constitué un des records du secteur en 2016 avant sa probable introduction en bourse en 2017.
A court terme, ANT Financing bénéficiera du succès d’Alibaba. Mais à plus long terme la société sera confrontée à l’explosion de la concurrence et pourrait être gênée par l’immaturité du secteur financier chinois.
Lire notre article Alibaba et la bataille pour la réforme du système financier chinois
Juin : Semi-conducteurs.

Après le rachat par des financiers chinois de la division de produits standard de NXP, Qualcomm a avalé la compagnie néerlandaise pour 47 Mds de $.
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NXP a vendu à la Chine sa division de produits standard (hors innovation) pour une valeur 2,7 Mds de $.
L’achat de la partie standard de la société néerlandaise NXP, anciennement connue sous le nom de Philips Semiconductors, par le gestionnaire d’avoirs Jiangguang et Wise Road Capital fait partie d’un mouvement général d’acquisitions dans le domaine stratégique des semi-conducteurs. Il s’inscrit dans la volonté du pouvoir chinois de créer une industrie des microprocesseurs indépendante.
La manœuvre se heurte à de violentes résistances des maîtres du secteur. La meilleure preuve de cette féroce compétition est que 4 mois à peine après le rachat par Jiangguang et Wise Road, le géant américain Qualcomm a douché les espoirs chinois en rachetant la totalité de NXP pour 47 Mds de $. Lire Qualcomm réalise le plus gros rachat des semiconducteurs
La férocité des compétitions se lit aussi au travers des pressions subies en Chine par les groupes de hautes technologies étrangers
Juin : Jeux vidéo.

Après l’achat de Supercell TENCENT conforte sa place de n°1 des jeux vidéo.
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TENCENT a acheté le Finlandais Supercell (Jeux vidéos) pour 8,6 Mds de $.
L’opération conforte TENCENT dans sa position de n°1 des fabricants et opérateurs de jeux vidéo en Chine. Disposant d’un flux toujours mis à jour de nouveaux jeux, les perspectives du groupe sont au beau fixe.
Juillet : Logiciels.

Zhou Hongyi, PDG de QIHOO a quitté la bourse de New-York pour revenir en Chine. La société qui fabrique des logiciels antivirus a été impliquée dans plusieurs procès avec TENCENT, BAIDU. En juillet 2016, Zhou annonçait que sa société avait été rachetée par un groupe d’investisseurs pour 9,3 Mds de $ mettant fin à sa cotation à NY.
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QIHOO 360 (logiciels et smartphones) a abandonné sa cotation à New-York et, par injection de fonds privés chinois, porte sa capitalisation à 9,3 Mds de $ (+13,9%).
La décision fait partie d’un mouvement de sociétés chinoise tournant le dos à la bourse de NY et au NASDAQ pour revenir aux bourses chinoises. Le marché boursier américain avait d’abord attiré les sociétés chinoises d’internet et des NTI, mais confrontées à des soupçons de fraudes accompagnés d’enquêtes et de plusieurs scandales, un nombre croissant d’entre elles se sont désengagées du NYSE et du NASDAQ pour se coter en Chine, espérant au passage une meilleure capitalisation.
C’est cet espoir spéculatif que le PDG Zhou Hongyi expliquait en juillet dernier dans un message à ses actionnaires, à quoi il ajoutait la nécessité de se rapprocher de ses clients militaires de l’APL qui lui achètent des logiciels de sécurité.
Pourtant le régulateur chinois qui se méfie des retours de sociétés suspectées d’avoir fraudé au NYSE, a bloqué la réintroduction en bourse de Qihoo. Ce dernier est maintenant contraint de trouver les fonds nécessaires pour rembourser ses investisseurs. (Voire la note de contexte)
Août : Taxis UBER

Après avoir tenté pendant deux années de s’imposer en solitaire en Chine, UBER a jeté l’éponge et accepté de coopérer avec Didi Chuxing.
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Fusion entre la société de taxis Didi Chuxing et Uber China pour 7 Mds de $.
Les deux qui s’étaient livrés pendant plus d’un an à une féroce guerre de prix, ont soudain signé un armistice et fusionné. L’opération a permis à Didi de prendre le contrôle des opérations de Uber en Chine. Mais à la rédaction de cette note l’affaire n’était pas encore bouclée. Caixin prévient qu’elle pourrait être bloquée par la Commission anti-trust.
Mais selon des sources proches du pouvoir, également évoquées par Caxin qui ne les cite pas, le veto serait improbable. En revanche, le nouveau groupe pourrait se heurter à des blocages en province où les gouvernements locaux chercheraient à tirer partie de ce marché pour abonder leur budget.
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NOTE de CONTEXTE
L’exécutif chinois engagé dans une sévère opération de redressement éthique, considère avec prudence le retour des sociétés désireuses de se coter sur le marché boursier chinois après avoir abandonné le NYSE. Cette méfiance s’est traduite par l’injonction faite à QIHOO 360 par la Commission de régulation des changes de rechercher des financements hors de Chine. En arrière plan la crainte des autorités chinoises que QIHOO pourrait servir de canal pour des évasions de capitaux.
Depuis la vague née début 2015 de 57 compagnies chinoises, ayant au total attiré plus de 53 Mds de $ (Bloomberg), pour quitter la bourse de New-York et réintégrer le marché boursier chinois, la Banque Centrale a renforcé le contrôle des changes.
Aujourd’hui les groupes chinois à l’étranger doivent obtenir l’autorisation de la Commission des changes pour convertir d’importantes sommes de Yuans en monnaie étrangère. Par ailleurs, depuis mai 2016, la Commission de régulation boursière étudie l’impact du désengagement de NY des sociétés chinoises recherchant une cotation sur le marché boursier chinois après des fusions et acquisitions dont certaines sont des canaux détournés pour des évasions de capitaux.