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Tsai Ing Wen 蔡英文, candidate du DPP à la présidentielle de 2012. Quelles perspectives ?

Une indépendantiste modérée

Tsai Ing Wen, 55 ans, présidente du parti indépendantiste (DPP), ancienne vice-premier ministre sous la présidence de Chen Shui Bian, a été désignée par son parti pour se présenter à l’élection présidentielle contre le président Ma Ying Jeou en 2012.

55 ans, diplômée de l’Université Normale de Taïwan, de la London School of Economics et de l’Université Cornell aux Etats-Unis - la même que l’ancien président Lee Teng Hui, sous l’égide de qui elle fut l’un des principaux rédacteurs de la doctrine des relations d’Etat à Etat avec la Chine, objet de la violente colère de Pékin en 1996 -, Tsai Ing Wen a tiré les leçons de la période Chen Shui Bian et de la sévère défaite du DPP aux élections présidentielles de 2008.

Considérant que les Taïwanais, attachés à la fois au statu quo et au particularisme démocratique qui les différencient de la Chine, étaient en même temps réticents à déclencher des tensions avec Pékin, elle a en effet très sérieusement réduit l’agressivité indépendantiste de sa stratégie de retour au pouvoir.

Quelques mois après l’intronisation de Ma Ying Jeou, elle affirmait : « le Parti ne remettra pas en question le système international. Dans la situation actuelle il serait impossible et irresponsable que le DPP se comporte comme il l’a fait au cours des huit dernières années pour modifier le statu quo et promouvoir une République de Taïwan indépendante ». On ne saurait mieux dire.

A l’intérieur, la tactique développée fut également marquée par le pragmatisme qui obligea le DPP, au vu des premiers succès, à renoncer aux critiques contre l’Accord Cadre économique avec la Chine, que Tsai avait d’abord remis en question pour son caractère inégalitaire et ses conséquences négatives pour les petits exploitants agricoles et les PME.

Preuve qu’à la mouvance indépendantiste on réfléchit à une approche moins directe et politiquement plus efficace, la présidente du DPP a décidé la mise sur pied d’un centre de recherche dont la mission sera d’élaborer la nouvelle politique chinoise de son parti, évoquant aussi la possibilité de contacts directs avec le Parti Communiste.

Le choix de la mesure a payé puisque le DPP est aujourd’hui revenu au coude à coude avec le KMT dans les intentions de vote des Taïwanais. Un sondage effectué le 27 avril par le United Daily News donnait Tsai vainqueur avec 36% des voix contre 35% au Président sortant et 26% d’absentions. Lors de la sélection de Tsai à la candidature présidentielle, effectuée au travers d’un échantillon de 20 000 personnes interrogées par téléphone, elle a même largement surpassé son rival, obtenant le score étonnant de 43,5 % contre 35%.


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