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Les paysans ne se sentent pas souvent protégés par la loi

Le ministère de l’Agriculture a annoncé le 15 janvier le lancement d’une « campagne d’éducation » des paysans sur leurs droits, afin de les encourager à s’en tenir aux moyens légaux pour résoudre les conflits fonciers. Cette campagne doit se traduire sous peu dans les médias, ainsi que par l’organisation de stages et par les méthodes traditionnelles de propagande.

HU Jianfeng, un directeur général adjoint du ministère, définit le but de cette opération en termes un peu ambigus : « Nous donnerons plus de publicité et ferons mieux prendre conscience des lois et règlementations existantes, afin que les paysans emploient les moyens légaux pour défendre leurs droits fonciers ». Il s’agit de réduire le nombre des mouvements de protestation sur le terrain contre les saisies illégales de terres et les compensations insuffisantes (qui sont en général le fait d’autorités locales).

De son coté, LIU Mingsong, un directeur général adjoint du ministère de la Terre et des Ressources, fait remarquer au même moment que son administration a mené elle une campagne de cent jours en fin d’année, pour s’assurer que les lois sur la terre sont bien appliquées et que ceux qui les violent sont sanctionnés. Mr. LIU n’a pas donné de détails mais a promis un rapport avant la fin du mois. L’affaire n’est pas mince puisqu’il a affirmé que 30.000 cas de violation des droits fonciers avaient été examinés.

Ces initiatives s’éclairent si l’on tient compte de la découverte d’Edward Cody, reporter du Washington POST dans le nord de la province du Heilongjiang, qui jouxte le territoire de la Russie. Le 19 décembre, un millier de paysans réunis dans la salle commune de Changchunling ont tenté de mettre fin au système de propriété publique de la terre, en proclamant que les terres appartiennent aux paysans et non pas aux autorités locales, à la suite de quoi ils ont commencé à répartir entre eux les biens collectifs du village.

Ce mouvement spontané de privatisation de la terre aurait bientôt fait école dans plusieurs dizaines de villages avant d’être réprimé. La révolte, née d’abus des saisies de terre dans la région jetait un défi au système communiste qui n’a jamais accepté le principe de propriété privée de la terre ou d’autres moyens de production. Pourtant, depuis les années 1990, le fait que les paysans restent des fermiers à bail, jamais propriétaires, a permis tous les abus de cadres locaux et de promoteurs chassant les paysans avec des compensations qui n’en sont pas. Les lois et réglementations ne sont pas souvent une protection suffisante.


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