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La politique de l’enfant unique en question

Cette année, la politique de l’enfant unique, imaginée par le Parti après la mort de Mao pour contrôler l’explosion démographique, aura trente ans. En dépit de nombreuses critiques qui soulignent ses effets pervers, le Parti, qui peine à bousculer ses propres blocages bureaucratiques et craint le retour à une croissance démographique incontrôlable, hésite toujours à y mettre fin. Les déclarations publiques insistent même sur sa pérennité. A bien des égards, l’immobilisme de la bureaucratie face à l’accumulation des problèmes pourrait, à terme, devenir un sujet de controverses politiques au sein du pouvoir.

Le Parti défend sa politique

En septembre 2009, l’agence Xinhua, qui répondait aux mises en garde des experts chinois et étrangers, publiait un article citant une série de spécialistes vantant les mérites du système de contrôle des naissances : « des démographes et des experts du monde entier ont fait l’apologie du planning familial chinois (...) ».

L’agence citait notamment Hania Zlotnik, directrice de la division population aux NU : « Grâce à l’abaissement du taux de fécondité en Chine, la croissance de la population mondiale et dans les pays en développement a baissé d’un quart de point ». Récemment, Zhang Baige, vice-directeur de la Commission pour le planning familial et la population, déclarait que la politique de l’enfant unique resterait inchangée pendant la durée du 12e Plan (2011 - 2015).

Mais il ne s’agit là que de la surface des choses. En réalité, de nombreux ajustements ont déjà eu lieu, soit directement pilotés par le pouvoir, en fonction des origines ethniques, ou des situations familiales, soit spontanés, parce que le Parti ferme d’autant plus les yeux qu’il se rétribue généreusement par les amendes imposées aux plus favorisés. Tandis que les plus démunis, mal informés des moyens de contraception, n’ont d’autre choix que l’avortement, souvent forcé.

Au total, les adaptations actuellement en vigueur tiennent compte des origines ethniques, de la qualité d’enfant unique ou non des deux parents, du sexe du premier enfant, et de la tendance nouvelle des plus fortunés à payer de plus en plus cher le privilège d’avoir plusieurs enfants. Au point qu’aujourd’hui seulement 60% des couples seraient concernés.

Il reste que l’amendement progressif de la politique et la nouvelle souplesse dont font preuve les autorités, ne doivent pas occulter les abus d’autorité et les nombreuses injustices et violences commises, au nom de la rigueur du « planning familial - Jihua Shengyu - », appliqué sans discernement par nombre de cadres locaux, dont la brutalité bornée se manifeste, d’abord contre ceux qui sont incapables de payer des amendes.


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