›› Politique intérieure
Le 18 juin dernier, au cours d’une réunion du Parti à Chongqing, Zhang Dejiang, qui a remplacé BO Xilai au poste de SG de la grande municipalité autonome de plus de 30 millions d’âmes de l’Ouest de la Chine, faisait une déclaration assez brutale à l’égard de son prédécesseur, reprise par le site du Quotidien du Peuple.
Il soulignait que « le développement de la ville et le travail de son comité politique étaient entachés de graves déficiences. Ces dernières – continuait Zhang – sont apparues au travers l’incident de Wang Lijun, de la mort de Neil Heywood et des sérieux manquements disciplinaires du camarade Bo Xilai qui ont gravement affecté l’image du Parti et de la Chine. »
Il faut s’imaginer ce que représente pour le Parti cette reconnaissance publique par un des plus sérieux candidats au Comité Permanent, dans un contexte où règne d’ordinaire la plus épaisse opacité. Jeter en pâture à l’opinion un aussi grave dysfonctionnement des plus hautes strates du régime constitue à la fois une sérieuse remise en question des habitudes de secret et, assurément, le point de départ d’une campagne d’assainissement d’envergure nationale. Simultanément, le Régime a donné quelques signes d’une évolution positive de ses relations avec la société civile.
Ce qui n’exclut pas que, parallèlement, et pour protéger la réputation du système - preuve supplémentaire de la nature protéiforme, changeante et pragmatique des stratégies chinoises - se perpétuent les vieilles pratiques clandestines et manipulatrices visant à toujours présenter le Parti sous son meilleur jour, si nécessaire au prix de sérieux accommodements avec la morale et la justice.