Your browser does not support JavaScript!

Repérer l'essentiel de l'information • Chercher le sens de l'événement • Comprendre l'évolution de la Chine

›› Chine - monde

Iran, Corée du Nord. Succès et déboires des stratégies chinoises

Téhéran, les succès de l’ambivalence.

Alors que Washington expliquait que Pékin et Moscou s’étaient ralliés aux sanctions contre l’Iran, le Waijiaobu a, à plusieurs reprises, apporté son soutien au projet d’échange de combustible nucléaire proposé par la Turquie et le Brésil. Au terme de cet accord, Téhéran accepterait d’envoyer en Turquie 1200 kg d’uranium faiblement enrichi en échange de combustible pour un réacteur de recherche. Mais l’accord ne répond nullement aux résolutions du Conseil de Sécurité, exigeant que l’Iran mette un terme à son programme d’enrichissement.

Plus encore, le fait que la Turquie ne produise pas elle-même de combustible nucléaire, donne à Washington et à ses alliés européens le sentiment qu’il s’agit d’une manœuvre évasive. Ces derniers font en effet remarquer qu’en dernier lieu Téhéran devra, malgré tout, rechercher un accord avec les pays producteurs de combustible nucléaire - les Etats-Unis, la France ou la Russie - qui avaient déjà proposé des arrangements analogues.

Que Pékin et Moscou aient appuyé cette initiative, dont les Occidentaux se méfient, jette un doute sur la solidarité du Conseil de Sécurité, déjà partagé sur la légitimité du programme nucléaire civil iranien. Le ralliement de la Chine et de la Russie à la proposition jette aussi une ombre sur l’efficacité des sanctions, alors que nombreux sont ceux qui craignent que le durcissement ou la contrainte ne feront qu’exacerber le nationalisme iranien et accélérer le programme nucléaire de Téhéran.

L’Ambassadeur chinois à l’ONU a d’ailleurs donné le ton : « les nouvelles sanctions ne signifient pas que la porte des négociations soit fermée. ». Au demeurant, le projet de résolution ne contient rien qui heurte directement les intérêts chinois. En particulier, il n’interdit pas les investissements des compagnies pétrolières chinoises en Iran, ni les exportations de pétrole qui font de l’Iran le 3e fournisseur de la Chine avec 28 millions de tonnes annuels.

Le 20 mai, le Washington Post soulignait qu’il existait bien quelques contraintes comme l’embargo sur les ventes d’armes létales ou sur les investissements iraniens dans des mines d’uranium. Mais la plupart des nouvelles dispositions de la résolution étaient plus proches de recommandations laissées à l’appréciation de chacun que de mesures coercitives ayant force de loi.

Il en va ainsi des arraisonnements en haute mer des navires soupçonnés de contrebande avec l’Iran (Proliferation Security Initiative) qui contreviennent aux lois de la navigation en haute mer en temps de paix et requièrent, au minimum, l’accord de l’armateur. Les mesures financières pourraient également n’avoir qu’une efficacité réduite, puisqu’elles aussi, dépendront de la bonne volonté des banques et des Etats.

Pour l’heure, une des premières conséquences du durcissement américain et européen, dont les fondements légaux sont contestés par nombre de pays qui stigmatisent la partialité des Occidentaux, est en revanche l’amélioration des positions commerciales et industrielles chinoises en Iran (au premier trimestre 2010, augmenté de 47% par rapport à la même période 2009), tandis que les investisseurs européens, victimes de tracasseries - c’est le cas de Total - commencent à rencontrer des difficultés.


• Commenter cet article

Modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

• À lire dans la même rubrique

Au Pakistan, des Chinois à nouveau victimes des terroristes

Munich : Misère de l’Europe-puissance et stratégie sino-russe du chaos

Au Myanmar le pragmatisme de Pékin aux prises avec le chaos d’une guerre civile

Nouvelles routes de la soie. Fragilités et ajustements

Chine-UE. Misère de l’Europe puissance, rapports de forces et faux-semblants