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Les autorités chinoises parlent de plus en plus de « restructurer » l’économie. Parmi les « grands travaux » prévus figurent l’augmentation de la consommation intérieure et, après les effervescences sociales du printemps dernier dans les grands bassins de main d’œuvre de la Rivière des Perles, l’exigence d’une meilleure attention accordée aux conditions de vie et aux salaires des travailleurs.
Cette contrainte, qui conduit et conduira encore à des hausses substantielles de salaires, heurte de plein fouet l’intérêt sonnant et trébuchant des entreprises étrangères à forte intensité de main d’œuvre, travaillant dans la sous-traitance et pour l’exportation, sous le label des grandes marques de renommée mondiale. Elle remet aussi en question l’ancien schéma de croissance, en partie nourri des investissements étrangers et des exportations.
C’est pourquoi le pouvoir, qui est bien décidé à promouvoir de meilleurs salaires et même à réformer le système du syndicat unique pour tenter de contenir l’aigreur des ouvriers, condition de la paix sociale, est aussi soucieux de retenir les pourvoyeurs d’emplois et les machines à exporter que sont les entreprises étrangères.
Ces questions complexes figurent au programme du 5e Plenum du 17e Congrès, prévu en octobre prochain. L’une des solutions envisagées est la migration des usines vers l’Ouest et le Centre. Les grands sous-traitants, soucieux de préserver leurs marges - souvent la seule raison de leur présence en Chine - n’ont d’ailleurs pas attendu cette échéance pour prendre des mesures radicales et rapprocher leurs activités des nouveaux réservoirs de main d’œuvre.
La migration stratégique est en route selon un schéma qui consiste à laisser sur la côte Est les centres de R&D et de production à grande valeur ajoutée et à déplacer vers l’Ouest les vastes usines dont la main d’œuvre pléthorique et bon marché, substitut aux coûteux équipements d’automation, constitue la principale source d’économies d’échelle et de succès sur le marché mondial.