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Peu après ses prises de position fermes au sommet de Copenhague, la Chine a rendu publics quelques un de ses bilans les plus spectaculaires en matière de protection de l’environnement, ainsi qu’une liste de mesures déjà prises ou à prendre. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres, la Chine reste un des pays les plus pollués de la planète.
Surtout, le Bureau Politique a commencé l’année en se mettant en ordre de bataille pour faire face au défi de sa très forte demande en énergie, dont le corollaire sera, faute de mesures appropriées, une augmentation de la pollution.
La solution consiste d’abord à maîtriser la technologie des centrales au charbon « propres », à accélérer le programme des centrales nucléaires, à multiplier les ressources hydroélectriques et enfin à promouvoir les énergies renouvelables.
Mais en dépit de l’enthousiasme qui s’est emparé de ce secteur (éoliennes, panneaux solaires, biomasse), tant dans le domaine de la fabrication des équipements que de leur utilisation, la mise en œuvre d’un programme à grande échelle se heurte à des blocages structurels qui, pour l’heure, restent difficiles à surmonter.
Début 2010, le Conseil d’Etat a rappelé qu’en 2009, la valeur totale des projets industriels polluants interdits par le ministère de l’environnement s’est élevée à 180 milliards de Yuan, soit plus de 26 milliards de $. Des taxes, pénalisant la pollution automobile, seront mises en place, ainsi qu’un dispositif de contrôle de rejet des métaux lourds dans les rivières. Les eaux usées et les fumées des centrales thermiques seront mieux contrôlées. Pékin promet en outre de réduire de 45 %, d’ici 2020, son intensité énergétique (quantité d’énergie consommée pour une unité de PIB) et de porter la part des énergies renouvelables à 15%.
La consommation d’énergie en Chine augmente de 15% par an et elle dépassera celle des Etats-Unis en 2012. Selon l’Agence Internationale de l’Energie, la demande explosera d’ici à 2020 et on estime que, pour la satisfaire, la Chine devra au moins multiplier sa production par 8. Ces questions sont au cœur des préoccupations du Régime. Le 27 janvier, le gouvernement, qui a investi 45 milliards de $ pour mettre à niveau son réseau de distribution d’électricité, a annoncé la création d’une Commission Nationale de l’Energie, présidée par le Premier ministre lui-même.