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C’est l’inflation et la hausse des prix à la consommation qui sont au aujourd’hui parmi les préoccupations les plus immédiates de Pékin. Il suffit de constater le nombre d’articles qu’y consacre le Quotidien du Peuple (une bonne dizaine depuis une semaine) pour s’en persuader. L’organe officiel du Parti tente à la fois d’expliquer et de rassurer. Il reste que le niveau de la hausse des prix est au plus haut depuis 1997.
Officiellement le chiffre de l’inflation annuelle a été placé à 3,9%, ce qui est probablement très sous évalué. Les prix des produits alimentaires sont montrés du doigt, notamment la viande de porc (+ 78% en un an, dont la pénurie est aggravée par l’épizootie « des oreilles bleues », ceux des oeufs, du poulet (+ 25%), des céréales fourragères, de l’huile de colza (+ 45%) et de la plupart des légumes qui font l’alimentaion quotidienne des chinois (concombres, tomates, aubergines : + 15%). Les inondations qui ont affecté les terres agricoles cet été ne sont pas non plus étrangères à l’envolée des prix.
En août, la hausse des prix à la consommation a brutalement explosé pour atteindre 6,5% (elle avait déjà été de 5,6% en juillet), un chiffre qui commence à inquiéter sérieusement les autorités, qui y voient un facteur sérieux d’instabilité sociale. Nombre de spécialistes chinois restent assez pessimistes, indiquant que, dans un premier temps, les prix continueront à être tirés vers le haut par la demande des fêtes d’octobre. Par la suite tout dépendra de l’efficacité des mesures prises par le gouvernement pour s’attaquer au fond du problème. Mais la panoplie des moyens d’action possibles est limitée. Ces derniers n’ont, pour l’instant, donné que peu de résultats.