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1er trimestre 2012. Faits et commentaires

L’analyse ci-après s’appuie sur une série de faits choisis et commentés, dont le but est de proposer une image à grands traits de la situation de l’économie chinoise et de ses interactions avec le monde. Elle révèle qu’à la fin 2011 et au début 2012, le pays a été placé sous la pression de crédits plus rares, en partie du fait de la politique de contrôle de l’inflation, dont les PME ont souffert.

Le ralentissement de l’économie, - il est vrai objet de comptes-rendus contradictoires - la stagnation des réserves de change et les premiers signes d’une baisse des excédents courants, créent une situation nouvelle qui exigera une amélioration de la rentabilité du capital, seule marge de manœuvre qui permettrait le maintien d’une croissance supérieure à 7%.

L’État, confronté à un exode rural massif et rapide, qui exige une évolution du schéma de développement, est aujourd’hui placé devant l’obligation de redéfinir la place et le rôle des grands groupes publics. Captant la richesse et les ressources, ces derniers sont en effet à l’origine d’importants gaspillages. Colonne vertébrale des réseaux de l’oligarchie, ils sont aussi les principaux obstacles à une meilleure répartition des bénéfices de la croissance et des crédits nécessaires à l’accompagnement social et technologique de l’urbanisation, qui modifie sous nos yeux le visage de la Chine.

A l’extérieur, le pays, confronté à des querelles commerciales, soit de manière isolée, à propos des terres rares, soit avec l’appui des Etats-Unis, de l’Inde et de la Russie contre l’UE, à propos de sa taxe carbone aux compagnies aériennes, a continué sa quête de matières premières et son action pour affirmer l’influence mondiale de sa monnaie, en dépit du fait que le RMB n’est pas convertible. A ce propos, il a poursuivi sa politique visant à réduire son exposition au Dollar et signé un accord financier bilatéral avec le Japon, dont l’importance doit être soulignée, compte tenu du niveau élevé des échanges entre les deux pays.

La stratégie visant à faire contrepoids à l’influence américaine, déjà visible au travers de la politique de promotion du Yuan, s’est également exprimée par le projet d’un accord de libre échange avec le Japon et la Corée du sud. S’il était signé, ce dernier s’ajouterait à ceux déjà conclus avec les dix pays de l’ASEAN et Taïwan. L’ensemble, qui construit une très puissante force de frappe commerciale, est de nature à faire sérieusement contrepoids au projet de coopération « transpacifique », lancé en novembre 2011 par le Président Obama.

Vis-à-vis de l’Union Européenne, les grands groupes chinois ont confirmé leur intérêt pour la reprise d’actifs fragilisés par la crise, mais pouvant leur assurer un transfert de technologies et faciliter leur accès à des marchés occidentaux. En 2011, et au 1er trimestre 2012, leur action a ciblé des compagnies allemandes de 1er rang et une compagnie autrichienne, toutes deux dans le secteur des équipements de construction.

Réussissant assez bien à monter en gamme technologique dans les domaines ouverts, en partie grâce à des coopérations-captations, la Chine se plaint cependant d’être victime d’ostracisme dans les secteurs des technologies sensibles.

Quant aux relations commerciales franco-chinoises, elles stagnent à une part de marché inférieure à 1,3%, quatre fois moindre que celle de l’Allemagne, générant un déficit de la balance courante de plus de 26 Mds d’euros, essentiellement du à l’augmentation rapide des exportations chinoises en France (électronique, équipements ménagers). Celles-ci sont mal compensées par les exportations françaises en Chine, tirées vers le haut pas l’aéronautique, qui avec Airbus, représente le tiers des ventes françaises.


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