›› Editorial
La visite officielle du Président chinois aux Etats-Unis fait couler beaucoup d’encre. Son organisation - première visite d’Etat accordée par Washington à Hu Jintao -, son déroulement et ce qu’elle exprime des rapports entre les deux pays et de la manière dont ils se perçoivent eux-mêmes, méritent en effet attention.
Quant aux résultats, ils diffèrent assez peu des sommets précédents, avec leur mélange de bonnes paroles, de promesses de coopération et de contrats commerciaux, mais aussi de controverses politiques et d’injonctions américaines avec, en réponse, les raidissements chinois autour des questions de souveraineté.
Mais, s’il est vrai que la Chine s’est montrée inflexible ou peu sensible aux arguments des Américains sur le contrôle politique du Tibet et de Taïwan, et sur les questions commerciales (déficit commercial, taux de change du Yuan), plaidant une nouvelle fois pour faire lever les restrictions sur les exportations de technologies sensibles, il est remarquable qu’elle n’ait pas inclus la Mer de Chine du Sud dans ses déclarations liées aux questions de souveraineté.
Enfin, sur les droits de l’homme, qui touchent de manière collatérale au système politique chinois, les observateurs ont relevé une parole abondamment commentée de Hu Jintao concédant que de « nombreux progrès restaient à faire ».
C’est peu dire que depuis la dernière visite de Hu Jintao aux Etats-Unis en 2006, les rapports de forces entre les deux géants ont changé. S’il est vrai qu’à l’époque la Chine avait commencé à dénoncer la présence militaire américaine en Asie et à critiquer sa « politique de puissance globale », cette fois les échanges ont eu lieu entre, d’un côté une Amérique hantée par le doute suite à la crise économique brutale dont elle n’est pas encore sortie et, à l’inverse, la Chine, dont les performances de croissance se sont relevées très vite et continuent d’impressionner la planète entière.