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›› Chronique

Un bien encombrant appendice

L’art de flatter les morts a atteint, chez les Chinois bien élevés, le stade de la perfection dans le but, bien entendu, de mieux fustiger les vivants. Ainsi, à l’occasion de son 100e anniversaire, DENG Xiaoping est célébré par la presse officielle comme...un paisible retraité. L’assertion fait évidemment sourire puisque le Petit Timonier, même après sa retraite officielle au début des années 1990, n’avait pas quitté le navire de son vivant. Ce flot d’éloges fait transparaître pourtant un message à peine voilé, à savoir que le moment est venu, pour le semi-retraité de service, en l’occurrence JIANG Zemin pour ne pas le nommer, de dire adieu au pouvoir.

Le groupe de Shanghai peut bien crier à l’injustice car le régime de semi-retraite a bien été instauré par DENG Xiaoping et non par son successeur. Il a le mérite pour l’intéressé de conserver l’essentiel du pouvoir sans donner l’impression au public d’une présidence à vie. Seulement, cette pratique est institutionnellement à la limite du supportable. Seule la personnalité exceptionnelle de DENG a permis de telles contorsions. N’est pas timonier qui veut.

L’erreur de JIANG Zemin lors du XVIe congrès du Parti tenu en 2002, a consisté à prendre une exception pour la généralité. En conservant seulement la présidence de la Commission centrale militaire, il se croyait encore puissant dans tous les domaines, sans songer un instant que le costume de DENG était trop grand pour lui.

Pour les partisans du binôme HU-WEN, la place de JIANG n’est qu’un appendice, hérité du XVIe congrès du Parti, que l’on tranchera tôt ou tard. Ils ont probablement sous-estimé la résistance du réseau que Jiang avait soigneusement tissé durant son règne. L’appendice peut dans certains cas s’enflammer et, si l’on ne s’en occupe pas à temps, menacer l’état général du patient.

Les signes cliniques d’une appendicite aiguë ne manquent pas depuis l’été : promotions de généraux, attaques du groupe de Shanghai contre la politique de ralentissement économique et organisation d’une réunion des proches de JIANG à Bei Daihe en l’absence de HU Jintao et de WEN Jiabao. Les contre-attaques s’organisent aussi, mais plutôt à dose homéopathique : le changement des dirigeants dans la province de Canton, la visite surprise de HU à Shanghai et, last but not the least, les célébrations en grande pompe de DENG Xiaoping, comme un exemple de retraité.

Les rumeurs disent que l’abcès devrait être crevé à l’occasion du 4e plénum du Comité central du Parti prévu pour la mi-septembre. Certains commencent à réclamer la chirurgie car la complication d’une appendicite peut avoir un pronostic vital. HU Jintao n’est connu que pour ses talents contre l’épidémie de SRAS. Prendra-il le risque d’une opération chirurgicale lourde ?


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