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Signes de dégel de la question nord-coréenne

En bref.

Russie - Corée du Nord : Le 22 juillet, le ministre des Affaires étrangères russe Sergei Lavrov a rencontré son homologue nord-coréen Park Ui Chun à Bali lors du sommet de l’ASEAN pour évoquer le transit en Corée du Nord d’un gazoduc destiné à la Corée du Sud et la réparation des voies ferrées nord-coréennes.

Après huit années de participation plutôt passive au dialogue à six, Moscou prend une initiative dont la réalisation demandera cependant des garanties de sécurité de la part de Pyongyang. Après une série de rencontres des responsables de Gazprom et les Nord-Coréens, il est maintenant envisagé une rencontre entre Kim Jong Il et Medvedev.

Chine - Japon : Le 2 août le Japon a publié son livre blanc annuel sur la situation stratégique qui fait l’inventaire des tensions soulevées autour de la Mer de Chine, et suggère que Tokyo « surveille les visées de Pékin dans les eaux contestées ».

Le livre blanc ajoute que la « trajectoire de puissance adoptée par la Chine était une source de préoccupations se nourrissant des conflits d’intérêts avec de multiples pays, y compris le Japon ». Le 4 août Pékin a rejeté les craintes de Tokyo en affirmant que « la Chine adhérait sans réserve à la politique d’amitié et de partenariat avec ses voisins »

Mer de Chine : La multiplication des projets d’exploration pétrolière ajoute aux récentes tensions en mer de chine. Le 2 août, le Quotidien du Peuple publiait en première page un article mettant en garde les pays riverains contre leurs affirmations de souveraineté dans les eaux revendiquées par la Chine : « ceux qui commettent une sérieuse erreur stratégique en paieront inévitablement le prix ».

La mise en garde était une réponse directe à une initiative des Philippines qui a entrepris de construire un abri militaire sur un îlot des Spratly.

Accord préliminaire sur la Mer de Chine : Le 20 juillet à Bali, lors d’une conférence des membres de l’ASEAN, La Chine et les pays riverains de la Mer de Chine sont tombés d’accord sur le premier jet d’une série de mesures destinées à régler les conflits territoriaux par la négociation. La tentative s’ajoute au code de conduite signé en 2002 et qui stipulait déjà que les différends seraient réglés sans emploi de la force.

Mais pas plus que le code de 2002, le nouvel accord ne règle la question de la revendication chinoise sur toute la mer de chine, que les pays riverains n’acceptent pas. C’est avec les Philippines et le Vietnam que les tensions sont aujourd’hui les plus fortes. Manille et Hanoi ont souligné l’agressivité des navires chinois, venus interférer dans leurs zones de pêche et d’exploration d’hydrocarbures. Ce que Pékin nie.

Après les récentes échauffourées avec Hanoi, Manille vient de rejeter une plainte chinoise suite à la visite de députés Philippins sur une île contestée que les Philippines considèrent sans esprit de recul comme leur territoire national.

En amont de la conférence de Bali les sénateurs américains Mac Cain et Kerry, avaient adressé une lettre ouverte au ministère des Affaires étrangères chinois soulignant leurs « préoccupations au vu de la série d’incidents navals qui ont soulevé des tensions dans la région ». La lettre ajoutait que « si de mesures adéquates n’étaient pas prises pour calmer les tensions, le risque existait d’une escalade menaçant les intérêts vitaux des Etats-Unis ».

Récemment les Etats-Unis ont plusieurs fois souligné leur intérêt direct à stabilité de la Mer de Chine et leur attachement à la liberté de navigation en haute mer. L’Amiral Mullen l’a rappelé lors de sa récente visite en Chine. Le sujet avait également été évoqué lors d’un sommet de l’ARF à Hanoi en juillet 2010.

La proposition de H. Clinton de s’entremettre pour apaiser les divergences avait suscité une réponse agacée de Pékin qui accuse les Etats-Unis d’aggraver les tensions par leur présence militaire et réaffirme régulièrement sa préférence pour des négociations bilatérales plutôt qu’avec le bloc des nations de l’ASEAN.

Chine - Russie : Chen Bindge, le chef d’Etat-major de l’APL s’est rendu en visite à Moscou le 4 août. Récemment Moscou et Pékin se sont retrouvés pour freiner le vote par le Conseil de sécurité de sanctions contre la Syrie.

Le volet « anti-américain » du rapprochement sino-russe avait été amplement exprimé par Jiang Zemin tout au long de son mandat.

A partir de 1992, la rhétorique chinoise a retrouvé celle des Russes pour dénoncer les menées de l’OTAN - et de ses « opérations spéciales » - dans les Balkans et l’ancienne Europe de l’Est (bases militaires américaines en Roumanie et Bulgarie), en Ukraine, en Géorgie et sur les marches occidentales de l’ancienne URSS, puis en Asie Centrale.

Clairement, Pékin et Moscou estimaient conjointement, non sans raisons, que la stratégie américaine était de « repousser l’influence russe dans ses frontières historiques et de contenir la Chine » - « Roll back Russia and contain China ».

A ces motifs de connivence stratégique sino-russe, il convient encore d’ajouter leur proximité de vues sur la question nord-coréenne et la distance que Pékin et Moscou affichent régulièrement à l’égard des positions occidentales sur la question du nucléaire iranien et leur méfiance envers les projets de boucliers anti-missiles américains en Asie et en Europe.


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